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La diplomatie française en Pologne, 1648-1693 (inventaire)

Cet inventaire a été réalisé par Damien Mallet, docteur en histoire moderne et lauréat d’une bourse de recherche du Centre de recherche du château de Versailles en 2018.

Il regroupe majoritairement des correspondances diplomatiques. La plupart des documents est en effet constituée de lettres échangées entre la cour de France, la cour de Pologne et le prince de Condé et son entourage, traitant principalement des réformes et volontés de réforme de Louise-Marie ainsi que de la politique française en Pologne. Les courriers abordent de nombreux thèmes périphériques comme les guerres et débats qui font l’histoire du pays entre 1648 et 1693, les grands événements européens ou encore l’actualité scientifique, tout particulièrement dans les lettres rédigées par le secrétaire de la reine de Pologne, Pierre des Noyers.

Ce projet d’inventaire trouve son origine dans la thèse de l’auteur, « “Ce pays de Cocagne où les choses changent si souvent”, Le regard de Pierre des Noyers, secrétaire de la reine Louise-Marie, sur la Pologne de son temps (1645-1693) », réalisée en cotutelle sous la direction de Michel Figeac et Jarosław Dumanowski, soutenue le 9 décembre 2017 à Bordeaux.

Introduction et contextualisation du corpus

Au XVIIe siècle, Pologne est le plus vaste État européen à l’ouest de l’Oural, dirigé depuis 1587 par la branche catholique des Vasa, proche de l’Autriche. Pour la France, il constitue un État en mesure de renforcer la barrière orientale érigée contre les Habsbourg. Il s’agit de s’assurer sinon de l’alliance de la Pologne, difficile à concevoir en raison de l’alliance de la France avec les Vasa protestants de Suède, du moins de sa neutralité. Ceci suppose un jeu diplomatique très complexe, d’autant qu’il est difficile de traiter avec un monarque élu aux pouvoirs limités comme c’est le cas en Pologne. En outre, le passage éclair d’Henri de Valois sur le trône en 1573 a laissé aux Polonais de très mauvais souvenirs. A défaut d’un roi français, la France y envoie une reine, la princesse Marie-Louise de Gonzague. Une première tentative de mariage avec Ladislas IV échoue en 1634. La seconde, dûment négociée par Mazarin aboutit en 1645. Marie-Louise, devenue Louise-Marie, veuve en 1648, épouse le demi-frère du roi, Jean-Casimir, et reste ainsi reine de Pologne jusqu’à son décès en 1667. Confrontée aux conflits et aux guerres civiles, elle juge nécessaire, à l’instar d’une partie de la noblesse, une réforme des institutions polonaises. Elle constitue par ailleurs un « parti français », largement financé par la Cour de France, pour tenter de faire élire un roi français sur le trône de Pologne : le duc de Longueville, le duc d’Enghien, marié à sa nièce Anne-Henriette, fille de sa sœur Anne dite la Palatine qu’elle a adoptée, ou le Grand Condé lui-même. Louise-Marie échoue, mais une autre reine française, Marie-Casimire de la Grange d’Arquien, venue enfant dans sa suite, épouse de Jean Sobieski, qui monte sur le trône en 1674. Au cœur du projet d’élection, on trouve Pierre des Noyers, gentilhomme, secrétaire de la reine et intermédiaire privilégié du prince pour tout ce qui touche aux affaires de Pologne.

Des Noyers a parfaitement compris le pays dans lequel il s’est installé depuis 1646, notamment la mentalité de la noblesse et le fonctionnement des institutions. Il est de fait un agent inestimable, tant pour sa protectrice que pour la France, qui dispose grâce à lui d’un homme aussi bien informé que le serait un ambassadeur, sans les contraintes liées à ce titre. Une correspondance secrète s’établit alors, parallèlement à celle des ambassadeurs Antoine de Lumbres puis Pierre de Bonsy. Cette correspondance est extrêmement bien conservée par des Noyers lui-même : il a reçu ou envoyé personnellement plus de 2300 lettres qu’il a léguées au château de Chantilly à sa mort.

Sources inventoriées

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Sources inventoriées

Méthode et conventions

Ces documents d’archives sont dans des états très divers. Les lettres disponibles aux Archives du Musée Condé à Chantilly sont pour la plupart dans un si bon état qu’elles peuvent être directement consultées. Au Ministère des Affaires Étrangères, ou à la Bibliothèque Nationale de France se trouvent au contraire des microfilms à la lisibilité moindre mais néanmoins suffisante. Chantilly offre un autre avantage : en son temps, le duc d’Aumale a inventorié plusieurs volumes de lettres qui disposent d’une table des matières et sont, pour la plupart, classés chronologiquement. Il y a évidemment des erreurs, des imprécisions et des inexactitudes, mais cette aide est néanmoins très précieuse.

L’ensemble des lettres a été lu au moins une fois, jusqu’à cinq ou six fois en raison des travaux académiques passés de l’auteur, ce qui permet de questionner certaines informations, recenser les documents qui apparaissent tronqués, incomplets ou dégradés et d’ajouter certaines informations utiles en note. Plus important, cette lecture permet également d’estimer la longueur de chaque document en faisant figurer non seulement le premier folio du document mais aussi le dernier, tandis que les notes recensent les folios vides. Quand des dessins sont présents, ils sont signalés en note. Enfin, certaines lettres de Pierre des Noyers incluent des relevés météorologiques qu’il a effectués à partir d’observations du ciel et de mesures de température à l’aide de thermomètres cinquantigrades fabriqués en Toscane dans le cadre d’une collaboration avec l’Academia del Cimiento. Lorsque de telles observations sont présentes, elles sont signalées.

Plusieurs conventions se sont imposées :

- lorsqu’une lettre existe en plusieurs exemplaires, copies ou traductions dans plusieurs archives, toutes ces copies sont regroupées en une seule entrée. Par exemple, la lettre n°30 de Pierre des Noyers à Ismaël Boulliau du 3 novembre 1655 est présente dans trois archives différentes mais ne constitue qu’une seule entrée. Il y a toutefois une exception : lorsqu’une archive possède plusieurs copies d’une même lettre, les entrées sont séparées et la mention « Copie » figure généralement en note.

- parmi ces lettres, la plupart de celles qui possèdent à la fois une version en français et une version en polonais ont une note spécifique traduisant approximativement en français la première ligne de la version polonaise pour permettre de les identifier. Tant Raczyński que Nabielak ont raccourci les lettres dans leurs publications, les premières lignes ne correspondent donc pas systématiquement. Les premiers mots de textes en latin ou italien sont quant à eux reproduits avec plus ou moins de succès.

- Les commentaires ou remarques faites par des archivistes ou les destinataires figurent pour la plupart en note. Par exemple, la mention « Boulliau : » suivie d’une phrase signifie qu’Ismaël Boulliau a noté cette phrase en marge de la lettre.

- il est parfois impossible de déterminer avec certitude l’expéditeur ou le(s) destinataire(s) d’une lettre, notamment lorsqu’il ne reste qu’une copie faite par Pierre des Noyers. Dans ce cas, le nom des personnes est suivi d’un point d’interrogation. S’il y a plusieurs destinataires ou auteurs, les noms sont séparés d’une virgule. S’il y a plusieurs destinataires ou auteurs possibles, mais qu’il est plus ou moins certain qu’une seule personne a rédigé ou reçu ce courrier, les noms sont séparés d’une barre oblique.

- certains noms sont difficiles à lire et à orthographier avec certitude. Il est fort probable que deux personnes différenciées dans l’inventaire ne constituent en fait qu’une seule personne dont le nom a été mal retranscrit ou mal orthographié par un correspondant. Par exemple, messieurs Courcillon et Coureillon ou, moins probablement, la Grave et la Grâce.

- l’indication des pages et folios fonctionne selon les règles suivantes. Le premier et le dernier folio sont séparés par un trait d’union (ex : f. 309-311v). Un verso est marqué v, le recto est seulement signalé par son numéro. Quelques rares documents ont des folios bis (verso : bisv) et ter (verso : terv). Un numéro seul signifie que le document tient sur un seul folio (f. 12). Un numéro suivi d’un trait d’union sans autre information (ex. f. 127-) signifie que la reproduction du document ne permet pas de savoir avec certitude quel est le dernier folio : un cliché peut être flou, manquant, ou le document trop endommagé. Il y a enfin un cas particulier de feuille déclassée à Chantilly pour les lettres n°85 (f. 100-100v + 103) et 87 (f. 101-105v – 103). Il faut lire que la lettre 85 inclut les folios 100, 100v et 103 et la 87 s’étend des folios 101 à 105v à l’exception du folio 103.

Bibliographie

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Cet inventaire sera mis à jour en fonction de l’avancée des travaux de son auteur.

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